Depuis la 11ᵉ siècle, la colline de Fourvière est un lieu de rites pour les Lyonnais. Bien avant que Lugdunum devienne capitale des trois gaules, la première chapelle dédiée à la vierge est érigée en 1174. Elle sera détruite en 1562 par les protestants, puis reconstruite au XVIᵉ siècle.

Cette chapelle connait un vrai engouement, puisque jusqu’à 25 messes par jours sont célébrées sur la colline de Fourvière en 1623.

Le sanctuaire est dédié à Marie, qui protège la ville à trois reprises :

• En 1638 : lors d’une épidémie de scorbut
• En 1643 : procession du 8 septembre (date originelle de la fête des lumières, nous y reviendrons) des Lyonnais faisant le vœu que la ville soit épargnée de l’épidémie de rage qui sévit dans toute l’Europe.
• En 1832 : lors d’une épidémie de choléra subit par les départements voisins

En 1872, la première pierre de la basilique telle que nous la connaissons aujourd’hui est posée, sous la direction de l’architecte Pierre-Marie Bossan (1814-1888) assisté de Louis sainte-Marie Perrin puis Antoine Saint-Marie Perrin.

Elle est consacrée le 16 juin 1896, et le titre de basilique lui est donné l’année suivante lors de la venue du pape Léon XIII.

Sa construction, à l’initiative des Lyonnais, est un témoin de la piété de ces derniers pour la vierge Marie. Ce projet colossal, qui durera une quarantaine d’année, s’est révélé être un défi technique par sa position au sommet de la colline tombant à pic et dominant le quartier Saint-Jean et par la mauvaise qualité du sol. Cette situation a nécessité des adaptations importantes :

• Des fondations de 22 mètres de profondeurs pour compenser l’instabilité du sol
• Une charpente et une structure métallique, plus légères et permettant un toit composé de 1605 ardoises (plus économique) de 1,05 mètre de côté. En 2007, elles sont remplacées par des ardoises de 1,15 mètre de côté pour une meilleure étanchéité suite à la dilatation de la charpente métallique dû à la chaleur des ardoises.

À la croisée des styles néo-byzantin (Pierre Bossan est inspiré par le style byzantin lors d’un précédant séjour à Palerme), gothique et roman, la basilique de 86 mètres de long et 35 mètres de large domine Lyon par son volume et sa position. Ses 4 tours d’angles octogonales et crénelées de 48 mètres de haut, domine la place Bellecour 165 mètres plus bas.