L’Architecture Eiffel à Lyon

Tour métallique
de Fourvière

La fin du XIXᵉ siècle à Lyon est marquée par l‘Exposition Universelle Internationale et Coloniale de 1894, qui s’annonce au Parc de la Tête d’Or. Pour marquer les esprits, la Société Anonyme de la Tour de Fourvière, créée pour l’occasion à l’initiative d’entrepreneurs privés de la ville, souhaite s’inspirer du troisième étage de la tour Eiffel créée 5 ans auparavant pour l’Exposition Universelle 1889.

Le site choisi est le plus haut point de la ville, situé sur la colline de Fourvière, à 287 mètre d’altitude.

Un accord est trouvé avec la propriétaire du terrain, Mme Gay, qui cède à la société une parcelle de 200 m² pour une durée de 40 ans.

En contrepartie ce cette concession de terrain, la famille Gay bénéficie de l’exploitation du restaurant panoramique au 1er étage de la tour. La tour est surmontée d’une plateforme d’observation, accessible au public et culminant à 357 mètres d’altitude.

Inaugurée le 2 mai 1894 sous le nom de Tour Paufique, la tour recevra des nombreux visiteurs jusqu’en 1953.

Un succès qui poussera Mme Gay à racheter la Tour de Fourvière 10 ans avant la fin de la concession du terrain.

EN 1953, la fille de Mme Gay cède la tour pour un montant de 15 millions de francs à la RTF, qui en fait un relais radio et TV, son utilisation actuelle.

Les traits saillants de l’architecture Eiffel

Ce mouvement est évidement incarné par son créateur, Gustave Eiffel et complètement issu d’une croyance : le métal – matériau nouveau à l’époque – à de gros avantages et peut être utilisé pour la construction de structures monumentales.

Ingénieur de formation et redoutable homme d’affaires, la Tour Eiffel est la construction la plus emblématique de sa carrière. Mais à la tête de la Compagnie des Établissements Eiffel, composée de brillants ingénieur tel que Maurice Koechlin, et Émile Nouguier ; Eiffel signe aussi des projets d’envergure : le viaduc de Porto sur le Douro en 1876, la coupole de l’observatoire de Nice en 1878, puis le viaduc de Garabit dans le Cantal en 1884 ou encore la structure de la Statue de la Liberté en 1886, imaginée par Eugène Viollet-le-Duc habillée par Auguste Bartholdi.

Point commun de toutes ces constructions : la charpente métallique en fer usinée avec une précision de 0,1 mm et assemblée sur place par des rivets scellés à chaud.

Le fer est le matériau de prédilection des constructions Eiffel. Ses qualités mécaniques (résistance, élasticité, légèreté, durabilité, facilité de stockage et d’assemblage) et la possibilité de production industrielle (facteur d’efficacité et d’économies d’échelles) font des constructions Eiffel une solution rapide, économique et innovante.

La construction de la Tour Eiffel est la plus belle illustration de cette technique de construction. La tour de fer de 300 mètres de haut est imaginée par Maurice Koechlin et Émile Nouguier, lorsque Gustave Eiffel demande à ses équipes un projet innovant pour l’Exposition Universelle de Paris en 1889.

Au-delà du défi technique qu’elle représente, la « Tour de Babel » est victime d’une campagne de diffamation menée par les artistes et intellectuels de l’époque. Principale controverse : la crainte que la tour tombe sur les habitations à proximité du Champ de Mars en cas de vent violent !

Gustave Eiffel paiera de sa réputation et de sa personne pour que la tour, alors prévue pour être démontée 20 ans après sa construction, voit le jour.

L’édifice le plus haut du monde, construit en 2 ans, 2 mois et 5 jours :

  • 28 janvier 1887 : Terrassement
  • juillet 1887 : Début des 4 piliers
  • avril 1888 : Premier étage achevé
  • août 1888 : Deuxième étage achevé
  • 31 mars 1889 : Sommet achevé

La Tour Eiffel est le clou du spectacle de l’Exposition Universelle de 1889, symbole de modernité. Dès l’ouverture, ils sont 12 000 par jour, du monde entier, à se presser pour monter les 1 710 marches menant à son sommet. Les ascenseurs n’étaient pas opérationnels à l’ouverture…

Contrairement au plan de démontage prévu en 1909, la Tour Eiffel ne sera pas démontée. Elle sera sauvée à 1 voix près : la ville de Paris votant en faveur du maintien de la Tour pour réaliser des expériences scientifiques en altitude. Elle appartient désormais à la ville de Paris.

« Être un centre de coordination et de décision, et de ce fait exprimer fortement auprès du public son rôle politique dans la ville. Être un lieu d’information et de rassemblement du public, et de ce fait, pouvoir accueillir largement ce dernier en lui présentant un usage assumé, symbole de la vie en cité » Architectes Gimbert-Vergély

Lors de l’inauguration, Francisque Collomb (Maire de Lyon) déclare « …je crois pouvoir affirmer que l’immeuble lui-même est également un exploit. Conçu par une équipe de jeunes architectes, il est avant tout la marque de son temps, et l’image de notre siècle. Sans ostentation, il devrait demeurer parmi les immeubles significatifs de notre époque […] Plus que jamais, la communauté urbaine de Lyon a illustré sur ce chantier, son rôle de donneur d’ouvrages et mis en évidence sa responsabilité de décideur, pour aujourd’hui sans doute, mais surtout pour demain ».

Pont de la Guillotière reconstruit en structure métallique (1958) – Architecte Pierre Bourdeix (1906-1987), Architecte DPLG-Architecte des Bâtiments civils et Palais Nationaux

Le pont de la Guillotière

Cette structure métallique constituée de poutres rivetées supporte le tapis du pont de la Guillotière

La tour de Fourvière, en 1910 ?

Difficile d’imaginer la colline de Fourvière sans le duo composé de la basilique de Fourvière et de la Tour métallique, aussi appelé Tour Paufique.

La tour Paufique et le restaurant Gay vers 1910 (source : 4FI_2485 – rchives de Lyon) / La même tour exploitée par la RTF en 2022
Données clés

  • Année de Construction : 1894
  • Architectes :
    • Collet
    • Roux-Meulien
  • Conception technique :
    • Collonge
    • Jules Baffaud
  • Structure métallique : Ateliers Patiaud
  • Maçonnerie : Ets. Paufique Frères
  • Machinerie : Ateliers Satre
  • Ascenseur : Firme Roux et Combaluzier
  • Style : Eiffel
  • Structure : Béton et Métal
  • Poids : 9 300 tonnes (7 200 de béton et 2 100 de métal)
  • Altitude : 372 m
  • Hauteur : 89 m
  • Nom alternatif : Tour Paufique (nom du président du Conseil d’Administration de la Société Anonyme de la Tour de Fourvière)

Sources :

  • L’Architecture néo-byzantine à Lyon

    La basiliquede Fourvière Depuis la 11ᵉ siècle, la colline de Fourvière est un lieu de rites pour les Lyonnais. Bien avant que Lugdunum devienne capitale des trois gaules, la première chapelle dédiée à la vierge est érigée en 1174. Elle sera détruite en 1562 par les protestants, puis reconstruite auLire la Suite

  • L’Architecture Art Déco à Lyon

    Bourse du travailde Lyon Au milieu des années 1920, la ville de Lyon lance un appel à projet pour la création d’une nouvelle bourse du travail où les syndicats de la ville pourraient siéger. Tony Garnier est le premier à proposer un projet ambitieux et coûteux, qui ne sera pasLire la Suite

  • L’Architecture Eiffel à Lyon

    Tour métallique de Fourvière La fin du XIXᵉ siècle à Lyon est marquée par l‘Exposition Universelle Internationale et Coloniale de 1894, qui s’annonce au Parc de la Tête d’Or. Pour marquer les esprits, la Société Anonyme de la Tour de Fourvière, créée pour l’occasion à l’initiative d’entrepreneurs privés de laLire la Suite


Architecture et urbanisme

Prises de vue en extérieur d’ouvrages urbains, de programmes résidentiels ou commerciaux et de patrimoine…

Bureaux et séminaires

Reportage dans vos locaux pour une mise en images de vos bureaux, vos salles de séminaires et espaces d’activités professionnelles.

Décoration et architecture d’intérieur

Prises de vue d’espaces intérieurs, de mobilier, matières et revêtements, textiles, objets de décoration et luminaires.

Créez un site ou un blog sur WordPress.com