L’Architecture Baroque à Lyon

Hôtel de ville
de Lyon

C’est à la faveur d’une d’implantation sur la Presqu’île du centre-ville de Lyon que le projet de l’hôtel de ville voit le jour en 1646.

À la demande du roi, sa construction est basée sur les plans de Jules Hardoin-Mansart (architecte du château de Versailles). L’architecte en charge de la réalisation de ces plans est Simon Maupin, de 1646 à 1661.

Il finit d’être décoré par Thomas Blanchet et est inauguré en 1672, après 26 ans de travaux.

Ce qu’on appelle alors le palais communal est réputé le plus vaste et le plus somptueux des hôtels de ville de France de l’époque.

Son prestige témoigne du rôle majeur de la ville de Lyon dans le royaume de France du XVIIᵉ.

Il subit deux incendies, le 13 septembre 1674 et le 14 juillet 1803, et est très tardivement restauré à chaque incident (respectivement 1703 et 1866).

Il accueille aujourd’hui le conseil municipal et les cérémonies officielles.

Les traits saillants du mouvement Baroque (1624 – 1746)

Le style Baroque est le premier mouvement à s’étendre dans toute l’Europe et l’Amérique latine. Il tire son nom du mot portugais « Barroco » (perle de forme curieuse), caractérisant les créations extravagantes, spectaculaires, voire irrégulières.

C’est l’Église catholique qui va utiliser en première ce style architectural pour montrer la puissance et symboliser la magnificence de Dieu avec la Basilique Saint-Pierre et le chef-d’œuvre de Michel Ange. Ce style sera repris pour les palais (ex : le Château de Versailles) et bâtiments municipaux majeurs (ex : Les Invalides), qui ont comme point commun avec l’Hôtel de Ville de Lyon, l’architecte Jules Hardoin-Mansart.

Le style complexe des façades et des intérieurs, tout en courbures, ondulations, voire spirales (ex : escaliers). La richesse de la décoration, les marbres, les toits trapézoïdaux, les plafonds voutés et les peintures en trompe-l’œil sont les traits courants d’un style majeur de l’architecture classique.

À ces règles, l’Hôtel de Ville de Lyon ne déroge pas :

  • Deux cours intérieures (Cour basse coté Opéra, suivi de la Cour haute coté Terreaux)
  • Deux escaliers remarquables : l’Escalier d’Honneur et l’Escalier des Archives (en forme d’hélice), créés par l’architecte mathématicien lyonnais, Girard Desargues.
  • Un grand plafond vouté dans la salle du conseil.
  • Des dorures et ornements ostentatoires dans le Salon Justin Godart.

Seulement 2 ans après son inauguration en 1672, l’Hôtel de Ville de Lyon est victime d’un incendie. Plusieurs salles sont endommagées, ainsi que les combles et la toiture. Il faut attendre 25 ans pour que les travaux de restauration démarrent, faute de fonds. Ils s’achèvent en 1703.

La révolution de 1789 cause de gros dégâts à l’édifice qui sera utilisé comme cour de justice. À l’issu des délibérations, les contre-révolutionnaires sont placés dans les sous-sols du bâtiment, pour certains sous la place des Terreaux, pour d’autres sous la rue Joseph Serlin. Les premiers seront exécutés, les seconds libérés. Les exécutions sont nombreuses, les condamnés sont guillotinés places des Terreaux et place Bellecour, ou fusillés à Part-Dieu et aux champs de Mars des Brotteaux..

Michal Osmenda from Brussels, Belgium, CC BY 2.0 https://creativecommons.org/licenses/by/2.0, via Wikimedia Commons

Le mouvement Baroque dans le monde

Le Château de Versailles à également été conçu par Jules Hardouin-Mansart et Louis Le Vau (1660 – 1715)

L’hôtel de Ville, hier et aujourd’hui

Dans sa version originale dessinée par Jules Hardouin-Mansart, l’hôtel de Ville était prolongé par deux jardins à la française, jusqu’au Rhône. Rectangulaires et symétriques, ils offraient une superbe perspective sur le beffroi via la cour d’honneur, selon les dires de l’époque.

L’hôtel de Ville de Lyon que nous connaissons aujourd’hui est, malgré les incendies, détériorations et restructurations, assez fidèle à la version imaginée à l’origine. C’est en grande partie dû aux travaux de restauration de Tony Desjardins entre 1854 et 1869.

Deux épisodes de restauration vont alors se succéder. Le premier sur le gros œuvre (le bâti a été fragilisé par les malfaçons, les incendies et les révolutions et a besoin d’être aménagé pour accueillir les fonctions de préfecture du Rhône). Le second sur les décors : Tony Desjardins reprend les plans d’origines de Jules Hardouin-Mansart, et s’applique à restaurer chaque statue et soierie qui permettront à l’hôtel de Ville de retrouver son faste. Il sera à nouveau restauré et techniquement modernisé pour l’Exposition Universelle de 1914 et le G7 de 1996.

La place Louis Pradel, face à la façade Est de l’hôtel de ville, aménagée pour la pratique du skate.

Données clés

  • Année de Construction : 1646
  • Architectes :
    • Girard Désargues
    • Simon Maupin
    • Jules Hardoin-Mansart
  • Fonction : Administration
  • Adresse : Place des Terreaux, Lyon
  • Style : Baroque
  • Plus grosse restauration : Tony Desjardins (1854- 1869)
  • Classé : monument historique depuis 1886
  • Dernière restauration : 1996 (G7 à Lyon)

Sources :

  • L’Hôtel de Ville Archives
  • Guichet du savoir – Métropole de Lyon : historique
  • Pascal Liévaux, Lucie Galactéros-de Boissier, Dominique Bertin, et al. L’Hôtel de ville de Lyon, Imprimerie Nationale, Paris, 1998
  • Paul ROCHEX, L’Hôtel de ville Lyon, Imprimerie Nouvelle Lyonnaise, Lyon, 1963
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